Deux jours après les attentats du 13 novembre 2015, Samuel Dougados, alias Sam, surfer, artiste de beach art reconnu internationalement (SJ n°73) publiait, sur sa page facebook, la photo de cette œuvre réalisée sur la plage de la Côte des Basques, Biarritz, il y a quelques années. L’image fut tout de suite largement partagée. Si nous la publions ici, c’est en mémoire aussi des surfers présents au Bataclan le soir de l’attaque meurtrière et qui ne surferont plus. Des visages connus de certains spots que les habitués ne verront plus. Des visages, comme ceux de tous les disparu(e)s de cette tragédie assassine, qui reflétaient ce jour-là, par leur goût du concert ou de la terrasse de café, le plaisir de vivre en toute liberté. Cette vie libre, gagnée à force de combat de nombre de générations passées, n’a pas lieu d’être altérée, même si elle reprend un caractère précieux dans un monde complexe et incertain, voué aux forces multiples. Indépendamment de ce que chacun peut penser personnellement, collectivement de ce monde et de la façon d’agir sur lui, il y a dans cette œuvre éphémère dessinée sur le sable par Sam, la conjonction d’une écoute et d’un appel des notes qui font autant le rythme de la musique que celui de l’océan et ses vagues. Comme si la détonation de la violence des armes, de toutes les armes, si récurrente, assourdissante et attristante soit-elle, ne pouvait au final rien recouvrir de cette musique qu’entonnent toujours les choses, et dont le refrain pour qui y accole justement son oreille demeure force de vie: joie de vivre. Celle des disparus reste en nos esprits, comme les notes complices de ce qu’il faut continuer de partager, au concert, au café, au line-up. So watch out for the set, but keep surfing, drinking, dancing, loving. Atchao Pierro, Thomas…