Tout d’abord nous tenons à nous excuser auprès d’une partie des abonné(e)s qui n’ont pas reçu dans les délais convenus le dernier numéro de Surfer’s Journal. Nous avons dû faire face à un problème technique extérieur à nous, ayant perturbé l’acheminement des envois et sur lequel nous n’avions aucune prise. Il nous a fallu déjà décanter la situation puis recenser un à un les abonnés qui avaient ou pas reçu la revue, en les joignant autant que faire se peut par email ou via les réseaux. Comme dans le même temps nous étions rentrés dans la réalisation du numéro présent, petite équipe faisant, la manutention du renvoi des magazines n’a pu être immédiat. Aussi nous remercions les abonnés, mis en attente, de leur indulgence et de leur patience. Ce problème a été difficile pour nous à gérer et représente un accident de parcours non négligeable que nous aurions évidemment voulu éviter.
Mais du coup cela nous pousse présentement à partager avec vous, lecteurs et lectrices de Surfer’s Journal, la situation de notre activité éditoriale dans le contexte chahuté de la diffusion de la presse magazine en France. Pour rappel l’édition française Surfer’s Journal existe depuis 1994, soit juste deux ans après la création de la revue en Californie par Steve et Debbee Pezman dont l’entreprise demeure encore aujourd’hui familiale. Pour ce qui est de la nôtre, la société Vent de Terre, éditrice de Surfer’s Journal France, elle fut pendant une longue période partagée avec celle de Surf Session, mais depuis 2014 notre activité est autonome et en mains propres, ce qui convient tout à fait à la démarche de l’esprit familial des Pezman.
Dans son évolution actuelle, l’édition de Surfer’s Journal aux Etats-Unis, que donc nous traduisons aux trois-quarts à chaque fois, a connu des changements d’équipe. Si Steve Pezman a toujours l’œil, il avait laissé les manettes de la rédaction à Scott Hulet qui lui-même vient récemment de les passer à son assistant, Alex Wilson, de génération plus jeune. Côté maquette, comme vous avez pu le remarquer depuis deux ans, cela a changé avec l’arrivée de Jim Newitt à la direction artistique, remplaçant Jeff Girard. Et pour ce qui est de la direction de la photo, c’est Shawn Parkin qui a désormais la lourde charge de succéder au vénéré Jeff Divine. De ce “boost jeune”, évidemment la version française en a tiré profit.
Cependant Surfer’s Journal en France partage avec tous les autres journaux une situation où la diffusion kiosque, mise à mal par les changements d’habitude de lecture liés à l’Internet et sa gratuité de contenu, connaît une baisse générale. Celle-ci a eu pour effet d’avoir mis l’opérateur principal de cette diffusion kiosque en quasi-faillite, du fait notamment de son incapacité à se restructurer face à ce nouveau contexte. Et du coup il a dû imputer aux éditeurs de presse une partie du coût de son redressement économique. Ce qui évidemment ne facilite pas l’équilibre des entreprises de presse, qu’elles soient grosses ou petites. A notre échelle l’impact est certain.
Par ailleurs, le contexte du surf business ayant lui aussi connu des difficultés économiques, nos recettes publicitaires participant à notre équilibre ont diminué. Pour autant nous tenons ici à remercier les annonceurs qui nous soutiennent à l’année (merci Hoalen) ou régulièrement sur une période. Comme le dit Steve Pezman à propos de l’édition américaine, outre s’adresser dans leur intérêt à vous lecteurs, ils sont les partenaires d’un projet éditorial novateur.
Et bien sûr dans notre équilibre et la pérennité de la revue, il y a vous, lecteurs, lectrices, que vous soyez abonnés ou acheteurs en kiosque. Si notre première mission est de vous apporter le contenu que vous permet de vous contenter et donc d’adhérer à cette pérennité de Surfer’s Journal, il est clair que nous menons aussi, par votre soutien, cette autre mission de garantir et entretenir la vitalité de la culture surf, dans sa mémoire et son renouvellement. Cette tâche est rendue moins perceptible par l’attrait des contenus immédiats et éphémères sur les réseaux. Mais quel que soit par exemple l’existence indéniable d’Instagram dans le surf, l’actualité du temps passé sur les mobiles ne remplacera jamais l’authenticité de celui apprécié et mémorisé avec la lecture d’une revue. Merci de nous lire, de nous soutenir par votre fidélité (à vous abonner, à votre kiosquier). N’hésitez pas à nous faire connaître…
— Gibus de Soultrait