Pas de doute, c’est l’innovation surf 2017. Et c’est logiquement que le jury étayé du concours de l’Eurosima a accordé à Notox le prix 2017, pour ses planches recouvertes en liège, Korko (voir SJ n°119). Lancées en fabrication au printemps dernier à partir d’un financement participatif qui a réuni 150 participants (entre pré-achats et soutiens), les Korko font désormais leur buzz. Lucas Levezac, surfeur émérite et collaborateur de Notox, explique, «c’est une centaine de planches qui se sont vendues en cinq mois, à une clientèle assez variée, masculine, féminine. Le modèle 6’6 comme une planche passe partout et la 7’6 plus pour les débutants. Pour les avoir longuement testées, je sais qu’un bon surfeur s’amuse à les surfer. La planche parfaite qu’on peut partager entre différents niveaux de surf. Mais je crois aussi qu’elles participent à une démarche écologique que de plus en plus de gens cherchent à avoir désormais dans le surf.»
A l’heure où les planches en mousse de fabrication industrielle inondent le marché grand public aux Etats-Unis (voir page 28), les Korko sont une belle réponse de recherche et développement à la Française, pour un produit pointu et de noble facture. «L’intérêt aussi de ces planches, détaille Pierre Pomiers, ingénieur et co-fondateur de Notox, c’est leur temps de fabrication qui est sans comparaison avec une planche normale. L’assemblage se fait en une heure et demi. Le noyau est en polystyrène, avec des pains moulés en différentes tailles par Atua.Cores en Gironde. Le liège de chêne, fait à partir de l’écorce, vient du Portugal. Ce qui fait la spécificité brevetée de notre procédé, c’est le recouvrement en liège total de la planche et notamment au niveau des rails où il n’y a pas jointure. Le polystyrène utilisé est hydrofuge et sa volumétrie plus le liège donnent une super flottaison. Ce qui permet de diminuer la longueur habituelle d’une planche en mousse de ce style. Et au final, on vend cette planche “pour tout le monde”, performante, écologique, durable et qui ne vient pas de l’autre bout du monde, à un prix de moins de 600 €. C’est pas mal.» En effet, c’est pas mal !
Beau résultat et juste récompense donc pour cette entreprise Notox, créée en 2009 à Anglet et qui, comme UWL en Charente-Maritime, a conçu dès le départ un atelier novateur de fabrication le moins polluant possible. Puis la démarche de Notox, avec ses planches en lin et résine époxy bio, a été courageuse dans un marché de la planche de surf très conservateur, où on ne bouscule pas l’ancrage du polyuréthane/fibre de verre/polyester facilement. Cela a valu à l’entreprise quelques années de difficultés que son équipe a su surmonter tout en ne cessant d’améliorer sa technologie innovante. Une technologie adossée au travail du shapeur Benoît Ramex, dont les compétences et les dizaines d’années de métier valent celles de shapeurs plus médiatiques. Pas pour rien que Stretch lui a confié tous ses modèles.
Depuis 2014 Notox a trouvé sa stabilité avec pas loin de 400 planches produites par an et une petite équipe entre trois et quatre personnes. Parions que les Korko, made in France, écolo, cool à surfer, cool à partager, cool à montrer donneront à l’entreprise l’élan de croissance qu’elle mérite… Dernières nouvelles, elles font le buzz en Australie…
En plus de ce premier prix, le jury du Concours de l’Innovation technologique et écologique de l’Eurosima a récompensé Rip Curl (2ème) pour sa gamme Search Series Mountain Wear particulièrement élaborée dans sa production et traçabilité écologiques et également Kevin Lestrade (3 ème) et son entreprise By the wave pour la mise au point et en vente d’un système de capteur/émetteur sur la planche, permettant de signaler au surfeur débutant le moment exact pour se mettre debout. Une aide à l’initiation intéressante pour les écoles.
Avec 23 dossiers étudiés, allant aussi de l’alimentation aux applications en passant par la veste big surf de sécurité éloborée par Quiksilver et l’entreprise française Aqua Lung, le concours 2017 de l’Eurosima montre un secteur de la glisse ne manquant pas de variétés et d’initiatives. A l’année prochaine. — GS